Quand la solidarité triomphe sur l’hypocrisie

communiqué de presse du 7 mars 2021

Le SIT salue le résultat de la votation de ce jour concernant l’indemnisation des travailleurs-euses précarisé-e-s. Face à l’hypocrisie des référendaires, la population a adressé un message de solidarité aux travailleurs-euses exclu-e-s de toutes autres aides. C’est également un message clair aux autorités cantonales : face à la crise, la protection des emplois et des revenus sont indissociables.

Il aura fallu une année de ténacité et d’engagement syndical pour qu’enfin le canton se dote d’un dispositif d’indemnisation du revenu perdu en raison de la crise sanitaire par les travailleurs-euses les plus précarisé-e-s. Tandis que les syndicats appelaient à la création de ce fonds pour les travailleurs-euses exclu-e-s des assurances sociales dès le début du confinement en mars dernier, il aura fallu le scandale au retentissement international des queues devant les Vernets pour qu’enfin les autorités se réveillent à l’orée de l’été. Et comme si cela ne suffisait pas, il aura fallu ensuite la mobilisation de nombreuses organisations et militant-e-s pour contrer les arguments aussi fallacieux qu’hypocrites de celles et ceux qui ont osé lancer un référendum contre ce dispositif.

Un acte de solidarité

Avec ce vote, des milliers de travailleur-euses vont pouvoir bénéficier d’une indemnisation des revenus perdus entre le 17 mars et le 16 mai 2020. Une aide aussi essentielle pour ces travailleurs-euses qui subissent déjà quotidiennement la précarité de leurs statuts, de leurs emplois et de leurs maigres revenus. Une aide financière indispensable, mais aussi la reconnaissance de leur dignité de travailleur-euse, quel-le-s que soit leur nationalité, leur statut de séjour ou leur domaine d’activité : employé-e-s de maison, artistes, éclairagistes, aide de cuisine, maçons, etc. Une dignité niée à longueur d’année par une droite patronale qui n’a de cesse de restreindre les droits, qu’ils soient au salaire, au séjour, à l’emploi, au logement, aux assurances sociales, ou à toutes formes d’aide sociale.

Avec ce vote, la population a dit stop à cette politique. A l’égoïsme et à l’hypocrisie, elle a ainsi opposé plus que la seule charité : un acte de solidarité.

Protéger les emplois et les revenus

Pour Manuela Cattani, co-secrétaire générale du SIT, le message de ce jour va bien au-delà : « Après l’acceptation du salaire minimum légal en septembre dernier, le message populaire aux autorités est sans ambiguïté : il ne suffit pas de vaguement protéger les emplois à coup de mesures insuffisantes, il faut aussi protéger les revenus des travailleurs-euses ».

Avec les autres syndicats, le SIT appelle donc le Grand Conseil à adopter sans plus tergiverser le projet de loi déposé par l’alternative prévoyant un dispositif analogue pour indemniser les revenus perdus lors de la 2e vague d’infections au coronavirus. « Car la précarité et la crise sociale et économique n’ont pas disparu comme par enchantement le 16 mai 2020 », rappelle Davide De Filippo, également co-secrétaire général du SIT et président de la CGAS. « Tandis que des centaines de millions sont débloqués pour les entreprises, il faut un effort supplémentaire pour protéger le revenu des salarié-e-s, de celles et ceux qui n’ont à nouveau droit à rien, mais également de celles et ceux qui sont en RHT ou au chômage ».

Quant à la protection de l’emploi, l’explosion du chômage est la démonstration indiscutable que les mesures prises par les autorités sont largement insuffisantes. « On ne sortira pas de cette crise sans une politique volontariste de création d’emplois », conclut Manuela Cattani.

Pour tout renseignement complémentaire :

Pour le SIT,
Manuela Cattani, co-secrétaire générale
Davide De Filippo, co-secrétaire général