On peut vendre des montres de luxe et se livrer au quasi-esclavage des ouvriers qui construisent la nouvelle usine à Genthod. C’est le nouveau modèle d’affaire de Franck Muller Watchland SA, fleuron de l’horlogerie genevoise. Avec l’appui du SIT, des maçons se sont mis en grève afin de défendre leurs droits et leur dignité.
Jeudi 22 septembre, le SIT a convoqué une conférence de presse sur le chantier de la nouvelle usine de Franck Muller Watchland SA à Genthod. Objectifs : dénoncer la surexploitation des travailleurs et suspendre le travail jusqu’à satisfaction des revendications. Réponse de l’employeur : appel à la police, menaces inouïes et mise à pied de travailleurs qui se sont mis en grève.
Esclavage des temps modernes
Les conditions de travail des ouvriers, tous ressortissants européens avec des permis de travail de courte durée, sont intolérables : journées de travail dépassant 16h d’affilée, travail de nuit, non rémunération et non déclaration des heures supplémentaires, multiples violations de la CCT du secteur (salaire-vacances, 13e salaire, frais de déplacement, cotisations retraite anticipée). A cela s’ajoute le logement des ouvriers dans des chambrettes à trois lits louées par l’employeur pour un loyer usurier de 500 francs retenus sur le salaire, et extorsion de 400 à 600 francs par mois de certains ouvriers sous peine de perdre leur emploi.
Droits syndicaux piétinés
A cette longue liste s’ajoute maintenant le piétinement des droits syndicaux les plus élémentaires, dont celui de se mettre en grève afin d’obtenir le respect de ses droits. C’est en recourant à la police et à coup de menaces inouïes sur les ouvriers que les responsables du chantier ont répondu à la demande de rencontre formulée par le syndicat afin rétablir les travailleurs dans leurs droits et lever ainsi l’arrêt de travail. Certains ouvriers ont été mis à pied sur-le-champ, tandis que d’autres ont été contraints de reprendre le travail.
Minimiser les coûts sur le dos des ouvriers
Afin de construire sa nouvelle usine à Genthod, Franck Muller SA a confié les travaux l’entreprise CTH Constructions et techniques d’Habitation SA, administrée par M. Vartan Sirmakes, administrateur de… Franck Muller Watchland SA. Au vu de ce qui se passe sur ce chantier, le but de ce montage ne vise rien d’autre qu’à minimiser les coûts de construction.
leurs collègues à se libérer des pressions et à rejoindre le mouvement,
l’employeur à respecter leurs droits,
les pouvoirs publics à fermer ce chantier tant que des conditions de travail dignes et respectueuses des droits des travailleurs n’y seront pas rétablies.
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