La majorité (patronale) du Grand Conseil a voté une diminution de 4 à 3 ans de la formation des enseignant-e-s de l’école primaire. L’association des enseignant-e-s primaires s’y oppose et a lancé le référendum. Le comité du SIT a décidé de le soutenir.
Non à une décision à contre-courant
Avec une formation des enseignant-e-s primaires en 4 ans, Genève se distingue des autres cantons suisses, où elle ne dure que 3 ans, mais nos voisins, l’Allemagne, la France et l’Italie exigent une formation de cinq ans (niveau Master), tout comme les pays dont les élèves obtiennent les meilleurs résultats aux tests PISA. Le Québec a une formation universitaire en 4 ans analogue à la formation genevoise. En Suisse même, les universités travaillent sur une augmentation de ces formations pour l’ensemble des Hautes écoles pédagogiques (HEP) suisses. Ce n’est donc pas Genève qui est en décalage.
Pas d’économies à la clé
Les études du DIP montrent que la diminution de la durée de la formation ne fera pratiquement pas faire d’économies à l’État. En effet, les cours que suivent les futur-e-s enseignant-e-s sont également suivis par les étudiant-e-s de la Faculté de psychologique et sciences de l’éducation. On ne pourra pas les supprimer.
Contre une formation au rabais
Les enseignant-e-s primaires ont besoin d’une bonne formation, car leur métier est très complexe : enseigner plusieurs matières, à des enfants allant de 4 à 12 ans, dans un contexte de complexité sociale croissante, exige beaucoup de savoir-faire. La qualité requise dans l’enseignement exige une formation de qualité.
Non au mépris de vieux mecs de droite
Lors d’une séance au Grand Conseil, un député de droite s’est permis « d’argumenter » en disant qu’« il n’y a pas besoin d’un master pour torcher des fesses ». C’est donc bien le mépris qui guide la droite dans cette attaque du corps enseignant. L’école primaire est un lieu central d’alphabétisation, de formation de base et de socialisation de nos enfants. Ne laissons pas le mépris de classe s’y immiscer.