Victoire totale des grévistes de BK VERRE SA

A l’issue de 7 jours d’un mouvement de grève débuté le 13 février 2024, les travailleurs d’exploitation de BK Verre SA, importante société de coupe et de pose de verres sur de nombreux chantiers publics, ont décidé à l’unanimité de suspendre leur mouvement de lutte

Après avoir obtenu une intervention en urgence de l’OCIRT pour protéger leurs santé, sécurité et personnalité, l’assurance d’un engagement à court terme d’un responsable du personnel chargé de faire l’interface entre eux et leur patron, et le versement d’une prime en reconnaissance de leur engagement et de leurs compétences professionnelles (de mémoire une première depuis plus de 20 ans !), les travailleurs ont repris le travail ce matin. Le SIT tient à saluer leur engagement et leur dignité dans leur lutte, mais également leur très grand professionnalisme. A aucun moment, ils n’ont tenté de jouer la surenchère, gardant toujours à l’esprit l’importance de maintenir leurs emplois et leur outil de travail qu’ils savent performant.

En lutte pour protéger leur santé et leur sécurité en danger Face à des conditions de travail extrêmement pénibles, les travailleurs d’exploitation de BK Verre SA, au bout du rouleau, ont décidé de suspendre leur activité mardi 13 février dernier. Ports de charges dépassant très largement les limites de la loi sur le travail, installation abusive de vidéosurveillance pour contrôler leurs moindres faits et gestes, absence d’un local de pause adapté et chauffé, violences verbales et physiques et menaces constantes de licenciement : ils ont saisi l’OCIRT, afin que celui-ci prenne des mesures immédiates pour protéger leur santé physique et psychique.

Le SIT salue la réactivité de l’OCIRT et la détermination des travailleurs Les inspecteurs-rices de l’OCIRT ont pris au sérieux la demande des grévistes et du SIT, et se sont saisis immédiatement de l’affaire. Dans la foulée, ils-elles ont auditionné tout le personnel, lui témoignant écoute attentive et soutien. Le mardi 20 février déjà, l’OCIRT entendait Monsieur Kamel Bouraoui, administrateur de BK Verre SA, et lui imposait, selon nos informations, toutes une série de mesures pour mettre son entreprise en conformité avec la Loi sur le travail – sous peine de faire l’objet de lourdes sanctions allant jusqu’à l’exclusion des marchés publics.

La réactivité de l’OCIRT, que nous saluons, a vraisemblablement joué un rôle dans la résolution du conflit. Il a mis une pression supplémentaire sur les épaules de l’administrateur de BK Verre qui, bien que du bout des lèvres, a finalement admis ses responsabilités dans ce conflit social.

Monsieur Kamel Bouraoui reconnait ses comportements agressifs et ses manquements graves en termes de protection de la santé et de la sécurité de ses employés, comme par exemple l’absence d’extincteur contre les incendies dans l’usine, où les risques de tels sinistres sont majeurs. Il franchit le pas de l’engagement d’un responsable du personnel pour atténuer les tensions, et surtout accepte de verser une prime à l’ensemble du personnel. C’est une victoire totale pour les grévistes !

Les travailleurs apprécient cette victoire à sa juste valeur mais n’en profiteront pas outre mesure. Ils sont simplement heureux de pouvoir reprendre leur activité qu’ils apprécient dans de bonnes conditions, avec la satisfaction de ne plus rentrer le soir à la maison avec le stress accumulé pendant leur journée de travail, ni d’être contraints chaque matin d’aller au boulot avec la boule au ventre. De son côté, le SIT suivra avec attention la mise en conformité de l’entreprise par l’OCIRT et lui demandera l’accès au dossier en sa qualité de paritaire.

Des métiers d’avenir pour la transition écologique Fort de cette belle victoire, le SIT va poursuivre son engagement aux côtés de tous les travailleurs-euses du second œuvre. Pour le syndicat, le milliard de francs investi par l’Etat dans le cadre de la rénovation thermique des bâtiments, qui profitera directement à des entreprises comme BK Verre, doit être conditionné à une amélioration sensible des conditions de travail des salarié-e-s. Tout comme la mise sur pied d’un plan de formation digne de ce nom pour préparer la relève dans les secteurs du second œuvre, où les patrons peinent à former.

Le SIT veillera à être inclus dans tous les travaux visant à la valorisation de ces métiers pénibles mais qui joueront un rôle capital à l’avenir, et dénoncera toute volonté du patronat de s’enrichir sur le dos de leur personnel.