1. Payer plus, pour toucher moins ? NON !
Avec la réforme LPP21, les salarié·e·s et leurs employeurs devront payer des cotisations de prévoyance professionnelle plus élevées puisque la part du salaire assuré augmentera. Et ce sont les personnes aux revenus les plus modestes qui seront les plus impactées. Au total, les assuré·e·s devront débourser 2,1 milliards de francs de plus.
En parallèle, la réforme prévoit d’abaisser le taux de conversion de 6,8 % à 6 %. Cela signifie que pour un avoir vieillesse de 100 000 francs, la rente baissera de 6’800 à 6’000 francs par an. Avec la réforme de la LPP, la majorité des salarié·e·s devra donc cotiser davantage tout au long de la vie active, alors qu’elle touchera une rente plus faible au moment de la retraite.
2. Engraisser les banques et les compagnies d’assurance ? NON !
Les avoirs totaux des fonds de prévoyance dépassent aujourd’hui 1’000 milliards de francs. Cette somme colossale représente une manne considérable pour les banques et les compagnies d’assurance qui tirent d’énormes profits du 2e pilier. La gestion de cette fortune coûte très cher : plus de 6 milliards de francs par an, ce qui est beaucoup trop, et les frais de courtage ont augmenté de 20 % ces dix dernières années. En moyenne, la gestion du 2e pilier coûte à chacun·e de nous 1’400 francs par an, qui sont ainsi soustraits à notre épargne vieillesse !
3. Annuler le petit gain de la 13e rente AVS ? NON !
L’initiative pour une 13e rente AVS a été largement acceptée lors de la votation populaire du 3 mars 2024. Dès qu’elle entrera en vigueur, elle offrira une augmentation des rentes du 1er pilier de 8,33 %. Bien que très modeste, cette amélioration va dans le bon sens, car l’AVS est un système simple et solide, qui n’engendre pas de frais de gestion démesurés. Cette petite avancée vers un système de retraite plus solidaire, bien que nettement insuffisante, ne doit pas être annulée par une réforme incompréhensible du système complexe et coûteux de la LPP, qui anéantirait le petit gain de pouvoir d’achat obtenu par la 13e rente AVS pour les futur·e·s retaité·e·s.
4. Péjorer la retraite des femmes et des petits revenus ? NON !
Avant le vote sur le relèvement de l’âge de la retraite des femmes (AVS 21), la majorité bourgeoise du Parlement et le Conseil fédéral leur avaient promis qu’elles auraient une meilleure retraite en travaillant jusqu’à 65 ans. Or cette promesse n’est pas tenue. Seules quelques très faibles améliorations ont été introduites pour les femmes alors que le projet entrainera dans l’ensemble une baisse massive des rentes pour toutes et tous. Par exemple, il n’y a toujours rien de prévu pour compenser les interruptions de carrières. Les femmes, qui continuent à exercer la grande majorité des tâches non rémunérées, notamment éducatives, et se retrouvent ainsi avec des rentes très basses (en moyenne 50 % inférieures à celles des hommes pour le 2e pilier), ne bénéficieront d’aucune amélioration avec LPP21.
Malgré l’abaissement du seuil d’accès de 22 050 à 19 845 francs par année, les personnes qui travaillent à temps partiel et cumulent plusieurs emplois continueront à ne pas être affiliées à une caisse de pension. Celles et ceux qui dépassent de peu ce montant minimal devront cotiser obligatoirement au 2e pilier et verront ainsi leurs très maigres revenus, déjà insuffisants pour vivre, amputés de plusieurs milliers de francs par an.
5. Une réforme inutile, néfaste pour toutes et tous
La réforme est présentée souvent comme indispensable. Mais un simple coup d’oeil aux comptes des caisses de pension montre que leur santé financière est florissante : après plus de quinze années de crises sur les marchés financiers et de taux négatifs, leurs réserves et leurs provisions techniques dépassent 110 milliards de francs. Les caisses ont déjà mis de côté les fonds nécessaires pour faire face à l’évolution de l’espérance de vie. En résumé, elles croulent sous l’argent, mais leurs assuré·e·s n’en profitent pas.
S’il est vrai qu’environ 85 % des assuré·e·s reçoivent de leur caisse de pension davantage que le minimum légal, chacun·e possède dans son avoir de vieillesse une part obligatoire protégée par la loi. Contrairement à ce que prétendent souvent les partisans de LPP21, ce projet ne concerne donc pas seulement 15 % des assuré·e·s, mais touchera tout le monde, si la réforme est adoptée.
Pour toutes ces raisons, refusons la réforme de la prévoyance professionnelle le 22 septembre prochain !
- Pour plus d’infos et des exemples concrets des effets de LPP21, rendez-vous sur le site unitaire genevois de campagne contre LPP21.
- Pour télécharger le tract du SIT, cliquez ici