Service de protection des mineurs - 29 juin 2010
Aujourd’hui, le personnel du sinistré SPMI a massivement répondu à l’appel du SIT et du SSP en croisant les bras pendant deux heures, mettant ainsi en œuvre une décision prise en Assemblée générale deux semaines plus tôt.
Service « sinistré » car le personnel n’en peut plus. Voilà maintenant près de quatre ans que le personnel dénonce la dégradation de ses conditions de travail, avec des effets désastreux sur sa santé. Des effets, et des causes, aujourd’hui attestés par les résultats d’une enquête sur la santé du personnel menée par le Service de santé du personnel de l’Etat. Ces résultats, présentés au personnel le 18 février dernier, sont les pires de toutes les enquêtes de ce type menées à ce jour dans l’administration cantonale : une perception de la santé nettement moins bonne que dans les autres services étudiés, et 34,6% du personnel qui « aurait intérêt à s’approcher de professionnels de la santé dans le but d’un diagnostic pour une prise en charge adéquate ».
Les causes ? Surcharge de travail, urgence perpétuelle, exigences très élevées avec peu d’autonomie dans la méthode et l’exécution des tâches, climat de travail caractérisé par une violence tant externe que, même si dans une moindre mesure, interne. Autant d’éléments que le personnel dénonce depuis 2006, et qui avaient déjà fait l’objet d’un débrayage en 2007.
Suite à la présentation de ces résultats, le personnel s’est réuni en Assemblée générale le 23 mars, et y a adopté une Résolution à l’attention du DIP exigeant que des mesures soient prises sans délai. Parmi ces mesures, il en est une qui revêt un caractère urgent : l’octroi d’effectifs en personnel suffisants pour absorber la charge de travail. Un pool de remplaçant—e-s a bien été créé, mais il demeure largement insuffisant. La direction du service estime en effet les besoins pour 2011 à une douzaine de postes supplémentaires d’assistant-e-s sociaux-ales, de gestionnaires, de comptables, de chef-fe-s de sections, etc, postes auxquels s’ajoutent encore au moins trois postes de secrétaires réclamés par le personnel.
En réponse à cette demande, le DIP n’évoque aujourd’hui que le renforcement du pool de remplacements, et sans précisions chiffrées. Une réponse que le personnel, réuni une nouvelle fois en Assemblée générale le 14 juin, juge totalement insatisfaisante en regard non seulement de la responsabilité de l’employeur en matière de protection de la santé de ses collabateurs-trices, mais également en regard des prestations qu’il se doit de délivrer aux mineurs dont il doit assurer la protection.
Par son action syndicale d’aujourd’hui, le personnel exige les moyens indispensables à remplir la mission de protection des mineurs qui est la sienne. Il n’accepte plus de se voir confronté à la fin de chaque journée de travail au dilemme insoluble de soit s’épuiser en cumulant des heures supplémentaires – non déclarées, car il risque de se voir reprocher lenteur et inefficacité, ou au contraire, comble du comble, d’être perfectionniste – soit de s’en tenir aux horaires, mais de rentrer chez soi avec le sentiment du devoir non accompli et la quasi certitude de devoir porter le chapeau en cas de « pépin ».
Car au-delà de la santé du personnel, ce sont bien les prestations qui sont en jeu. Un député libéral bien connu avait appelé à la « punition collective » à l’occasion d’une situation de mineurs suivis par le SPMI ayant défrayé la chronique. A cet appel irresponsable, le personnel répond aujourd’hui d’une voix unanime, forte et claire : donnez-nous les moyens d’accomplir notre mission, il en va de notre santé et de la sécurité des mineurs que nous devons protéger.
Rapport de l’enquête santé, Service de Protection des Mineurs SPMi, (PDF)
Lire aussi l’article paru dans le SIT-Info d’avril 2010 à ce sujet