Les mesures de protection contre les accidents et les maladies liés aux intempéries sur les chantiers sont nettement insuffisantes. En règle générale, ce sont les travailleurs qui assument la responsabilité économique d’une interruption de travail en raison des conditions météorologiques. C’est ce que montre une enquête représentative menée à Genève au cours de l’année 2014 auprès de 700 travailleurs de la construction.
Les résultats de l’enquête réalisée par Isabelle Probst, professeure à la Haute Ecole de Santé Vaud HESAV HES-SO et mandatée par les syndicats Unia, Syna et SIT sont sans appel et particulièrement alarmants. Ils démontrent que le système actuel est loin de prévenir les accidents, au contraire il encourage les comportements à risque en reportant la responsabilité économique d’une interruption de travail sur les salariés.
Un travailleur sur six victimes d’un accident
Deux tiers des travailleurs interrogés considèrent que le travail en cas d’intempéries les expose à des risques élevés d’accidents et porte atteinte à leur santé. Un travailleur sur six déclare avoir subi un accident dû aux conditions climatiques au cours de l’année écoulée.
Les travailleurs assument la quasi-totalité des coûts
C’est aujourd’hui l’assurance chômage qui couvre les interruptions à raison de 80% du salaire dès le troisième jour. Les deux premiers jours de carence sont à la charge des entreprises, ce qui les dissuade de recourir à cette solution. Dans l’écrasante majorité des cas, elles font compenser les heures perdues, réduisent les salaires ou diminuent le pécule vacances de leurs employés.
Plus de protection dans la nouvelle CN
La peur de perdre leur emploi et les conséquences économiques qui en découlent dissuadent les ouvriers à demander des interruptions de travail, alors même que leur santé est en danger. Des mesures efficaces, comme l’instauration d’un fond de compensation en cas d’arrêt de travail, doivent être instaurées dans la nouvelle convention nationale (CN). Les travailleurs de toute la Suisse en ont en fait l’une de leurs priorités.