Le Comité unitaire regrette la non-entrée en matière du Grand Conseil sur le projet de budget 2016, et relève que le Conseil d’Etat en porte une lourde responsabilité. D’abord parce qu’en présentant en septembre un projet de budget largement antisocial doublé d’une attaque frontale aux conditions de travail du personnel des services publics, il s’est privé de toute possibilité de majorité politique, et ensuite parce ce n’est qu’après 3 mois, 7 jours de grève et autant de manifestations massives qu’il a pris acte du rejet de cette politique par le personnel et une part croissante de la population. L’accord signé hier, quelques heures seulement avant le début des débats parlementaires, est intervenu trop tard pour débloquer la situation.
Le Comité unitaire constate avec satisfaction le rejet hier soir du projet de loi du Conseil d’Etat prévoyant d’engager les nouveaux-elles collaborateurs-trices en leur soustrayant 2 à 5% de leur salaire. Le Comité unitaire remarque que si le Conseil d’Etat n’a pas lui-même retiré ce projet de loi, ce qu’il aurait pu faire en vertu de l’accord signé avec les syndicats, au moins il ne l’a pas défendu devant le parlement. Le Comité unitaire attend dorénavant que le Conseil d’Etat respecte l’accord et présente rapidement un nouveau projet de budget qui maintienne les nouveaux postes prévus (118 à l’Etat, dont la moitié au DIP, et 588 dans le secteur subventionné de la santé et du social) et biffe les coupes linéaires prévues dans tous les secteurs. Le Conseil d’Etat devra ensuite s’engager beaucoup plus fermement à défendre ces options auprès des partis politiques composant le Grand Conseil.
Le Comité unitaire dénonce enfin l’attitude de l’Entente et du bloc populiste, qui au détour de la concession effectuée par le personnel sur l’annuité au profit des postes et des prestations, a supprimé le caractère automatique des annuités inscrit dans la loi. Si dans les faits les annuités n’ont plus rien d’automatique depuis 20 ans, cet acte de flibusterie parlementaire démontre une fois encore que les partis de droite n’ont cure ni du partenariat social, ni des institutions dans lesquelles ils siègent. Ce dernier acte ne fait que confirmer le bien-fondé de la mobilisation et du mouvement de résistance lancé cet automne. Un mouvement qui n’est donc pas près de s’arrêter.
Pour le Cartel intersyndical,
Marc Simeth & Davide De Filippo
Pour le Syndicat des services publics,
Jean-Louis Carlo
Paolo Gilardi