But de l’initiative
Cette initiative veut protéger le statu quo en matière d’ouverture des magasins. Si elle est acceptée, les centres commerciaux genevois ne pourraient pas employer leur personnel le dimanche, même si le canton est défini « zone touristique ». L’initiative ne remet pas en question les actuelles dérogations pour la gare, l’aéroport ou encore les shops de stations-services. L’initiative permet à la population de s’exprimer une fois pour toutes sur l’ouverture des commerces le dimanche.
Le dimanche : une liberté en danger
Le dimanche est pour beaucoup le seul jour pour se rencontrer en dehors du travail. Ouvrir les centres commerciaux ce jour-là priverait demain 20’000 personnes et leurs proches de l’occasion de se retrouver. Après demain, ce sera peut-être votre tour.
Une offre suffisante
Les magasins peuvent déjà ouvrir près de 80h par semaine. Ceux de Cornavin, Cointrin et les stations-services sont ouverts les dimanches, comme de nombreuses épiceries et bientôt, les gares du CEVA accueilleront des commerces qui seront ouverts les dimanches. Le marché de Plainpalais, qui constitue un moment de convivialité que ne peuvent offrir les centres commerciaux, serait mis en péril par une telle concurrence. L’offre actuelle suffit aux besoins de la population, l’ouverture généralisée des commerces n’est pas souhaitable.
Créations d’emploi ou de précarité ?
Le travail dans la vente est déjà peu protégé : les salaires sont bas et il n’existe aucune limitation à la flexibilité horaire. Comme pour les nocturnes du jeudi soir, les magasins demanderont au personnel en place de travailler les dimanches plutôt que de créer des emplois étudiants, sans garantie de compensations pour le travail dominical ou les jours fériés.
But du contre-projet
La commission de l’économie du Grand conseil genevois a eu l’occasion d’étudier l’IN 155 et a décidé de proposer un contreprojet à cette initiative. Ce contreprojet donne la possibilité, non pas de fermer définitivement les commerces genevois le dimanche, mais d’une part d’ouvrir les magasins le 31 décembre de façon systématique, sans conditions particulières, si ce n’est le respect des usages - c’est-à-dire des pratiques salariales en vigueur dans les secteurs d’activité genevois - et d’autre part d’ouvrir les magasins trois dimanches par année, en respectant comme condition une convention collective de travail étendue.
La convention Collective cadre de travail
Lors de notre audition par la commission de l’économie du parlement, nous avions soutenue l’importance d’une CCT cadre dans le commerce de détail. Nos arguments ont été entendus par la majorité des parlementaires. Ils ont été sensibles aux bas salaires et au risque de dumping sans règle du jeu commune.
Une CCT étendue
La commission parlementaire propose un contre-projet avec l’obligation d’une CCT étendue pour conditionner la protection du personnel en échange du travail durant ces 4 dimanches ….
Une convention collective de travail, minimaliste mais étendue, compensera le travail du dimanche à hauteur de CHF 21,73 de l’heure !!!
Position du SIT
Le Sit soutient l’initiative mais soutiendra aussi le contre-projet qui, au moins garanties une certaine protection des conditions de travail, si les magasins étaient ouvert les dimanches.
Ce contre-projet est mieux que rien. Une CCT étendue avec des salaires minimaux obligatoires est mieux qu’un dumping salarial probable sans obligation faites aux patrons. S’il nous fallait une preuve, les minimaux conventionnels devenant souvent la norme ou les usages. Alors sans, nous vous laissons imaginer ….
S’il faut choisir entre IN et CP, nous appelons à voter oui à l’IN 155. Le dimanche nous avons bien mieux à faire que de consommer dans les magasins que ce soit d’un côté comme de l’autre de la frontière.