La lutte contre les inégalités est l’un des axes qui guide la réflexion et l’action du SIT, comme l’affirme l’article 11 de sa déclaration de principes : « Le progrès social consiste à éliminer les inégalités entre les diverses catégories de salarié-e-s, entre les classes so- ciales, entre les peuples. »
Dans cette perspective, au fil des années, de ses congrès et de sa pratique syndicale, le SIT a notamment dénoncé et combattu les bas salaires, les inégalités de traitement entre femmes et hommes, les discriminations à l’égard des travailleuses et travailleurs immigré- e-s et sans papiers, la précarisation du travail, les conditions économiques, sociales et politiques faisant obstacle au libre accès de toutes et tous à l’emploi, à la santé, au logement, à la formation. Il a publié de nombreuses analyses et propositions sur ces thèmes, et obtenu, avec ses militant-e-s et ses membres, des avancées dans ces différents domaines. Mais aujourd’hui, les dérives du « capitalisme actionnarial », la volonté libérale de faire porter le poids de la crise aux salarié-e-s, les pratiques patronales visant à profiter de la situation pour mettre en concurrence les salarié-e-s et les pays entre eux, les manœuvres de la droite pour diminuer le rôle de l’Etat social et la fiscalité des entreprises, les politiques d’austérité qui s’ensuivent, tout cela conduit à un « rebond » des inégalités qui nécessite une contre-offensive syndicale d’envergure pour s’opposer à ce « retour de bâton ».
Lors de son Congrès de 2013, le SIT s’était penché sur le « partenariat social » en Suisse et à Genève, pour en dresser un portrait bien éloigné de l’image d’Epinal véhiculée par les patrons et les forces politiques de droite qui protègent leurs intérêts. Les constats posés étaient sans appel : insuffisance des protections conventionnelles, explosion de la sous- enchère salariale, faiblesse des dispositifs de contrôle et de sanction des abus patronaux, stagnation, voire baisse des salaires dans les secteurs et pour les catégories de salarié-e-s les moins rémunérées. Avec de l’autre côté, celui des patrons, une augmentation spectaculaire des bénéfices et du capital.
Le Congrès SIT 2016 veut aller plus loin : faire le point, trois ans plus tard, sur l’évolution des inégalités, s’interroger sur les mécanismes de redistribution, les salaires et la fiscalité, et débattre des moyens de combattre les inégalités en obtenant une meilleure répartition des richesses et des pouvoirs.