Face au vide conventionnel et à la sous-enchère persistante dans le secteur du commerce de détail, un nouveau Contrat-type de travail obligatoire est édicté.
La Chambre des relations collectives de travail (CRCT) vient d’édicter un nouveau Contrat-type de travail (CTT) avec salaires minimaux obligatoires dans le secteur du commerce de détail. Ce CTT est établi à la demande du Conseil de surveillance du marché de l’emploi, organe tripartite dans lequel siègent les syndicats, suite aux constats de l’inspection paritaire des entreprises de la persistance de sous-enchère salariale abusive et répétée dans le secteur.
Ce CTT succède à celui entré en vigueur le 1er juillet 2017, lui-même faisant suite au refus des organisations patronales de négocier une nouvelle convention collective (CCT) avec les syndicats représentatifs du secteur, Unia et le SIT. Ayant besoin d’une CCT étendue pour ouvrir les magasins trois dimanches par an, ces mêmes organisations patronales sont allées chercher un syndicat non représentatif du secteur à Genève, la Société des employé-e-s de commerce, pour signer une CCT dans notre dos. Sauf que cette CCT ne pouvant pas être étendue faute de représentativité suffisante des employeurs, elle n’a pas pu entrer en vigueur.
Le nouveau CTT accueille favorablement les revendications syndicales formulées dans le cadre de son renouvellement : indexation des salaires minimaux de 1,7%, ce qui fait passer le salaire des non qualifié-e-s de 3940 frs à 4007 frs par mois, et celui du personnel sans qualification mais avec 5 ans d’expérience de 4040 frs à 4108,70 frs. Le personnel au bénéfice d’un CFC avec 5 ans d’expérience passera de 4200 frs à 4271,40 frs. Autres revendications syndicales prise en compte : une assurance perte de gain maladie est dorénavant obligatoire, sauf dérogation écrite, et le CTT s’applique désormais également aux kiosques à journaux. Si personne ne fait opposition, ce CTT entrera en vigueur le 1er janvier 2019.