A nouveau enfin une convention collective dans la coiffure.
Les partenaires sociaux au niveau national ont conclu un accord. Ainsi, dès le 1er janvier 2010, les conditions de travail de la coiffure seront à nouveau régies par une convention collective nationale de travail. Ce qui est en soi une excellente nouvelle, car une convention collective de travail (CCT) apporte toujours aux employé-e-s de meilleures protections que le Code des obligations (CO) et la Loi sur le travail (Ltr).
En l’occurrence, la CCT de la coiffure prévoit une série de dispositions en faveur des travailleurs- euses comme par exemple des salaires minima, une assurance perte de gain en cas de maladie, des suppléments de vacances, une durée du travail hebdomadaire de 43 heures que ni le CO et la Ltr n’apportent.
Depuis 2007, le secteur de la coiffure est sans CCT . En l’absence de convention, ce qui était le cas actuellement, les patrons n’avaient plus l’obligation d’appliquer les dispositions de la CCT. Cela leur permet de baisser les salaires, de ne pas conclure d’assurance perte de gain maladie en faveur des salarié- e-s etc. Bref, ils sont libres de n’appliquer que le CO et la Ltr. Ce qui est fort préjudiciable aux employé-e-s de la coiffure. Après trois ans de négociations, le seul résultat positif est la fin du vide conventionnel car l’ensemble des dispositions en faveur des travailleurs-euses est repris par la CCT qui entrera en vigueur au premier janvier 2010. Celle-ci est proche de la convention signée en 2004. Aucune avancée significative en faveur des travailleurs- euses n’a par contre été obtenue. Elle apporte de très maigres améliorations, notamment en ce qui concerne l’ancienneté. En effet dès 2010, les années d’apprentissage compteront comme des années de service (article 3.2) et le maximum des amendes conventionnelles est augmenté, il passera de 4’000 à 8’000 francs. Mais au passage, la nouvelle CCT sabre la demi- semaine de vacances supplémentaire qu’octroyait l’ancienne CCT aux employé-e-s ayant plus de 3 ans de service auprès d’un même employeur.
Salaire minimum de base légèrement augmenté
Dans le secteur de la coiffure, un salaire de base minimum est défini, c’est celui des salarié- e-s qualifiés titulaires d’un certificat fédéral de capacité (CFC). Celui-ci est fixé par la nouvelle CCNT à 3’400 francs brut par mois pour 185 heures (43 heures par semaines). De ce salaire-là découlent les autres salaires minima.
Pour les travailleurs-euses semi-qualifié-e-s (titulaires d’une attestation fédérale, d’une formation initiale en 2 ans ou ayant suivi une école professionnelle durant deux ans) durant les deux ans qui suivent leur formation, leur salaire est fixé au prorata de leur savoir. Autant le dire clairement, au bon vouloir du boss … Puis, dès la troisième année de service, un minima est fixé à 90% du salaire de base.
En résumé la grille salariale est la suivante :
semi-qualifié-e avec 3 ans d’expérience 3’060.-
qualifié porteur d’un CFC moins d’un an d’expérience et chiffre d’affaire mensuel inférieur à Fr. 8’500.- 3’000.-
qualifié-e porteur d’un CFC 3’400.-
qualifié-e certificat professionnel fédéral avec 3 ans d’expérience 3’700.-
qualifié-e diplôme fédéral supérieur avec 4 ans d’expérience 4’200.-
Dans ce secteur, les minima restent extrêmement faibles et très inférieurs à ceux des autres secteurs. Le salaire minimum de base de la coiffure correspond grosso modo au salaire minimum du personnel non qualifiés de l’hôtellerie-restauration (3’400 francs pour 42 heures par semaine).
A titre de comparaison, la Convention collective nationale de travail du secteur de l’hôtellerie- restauration prévoit pour un serveur ou cuisinier un salaire minimum de 3’823 francs dès l’obtention du CFC, alors qu’une coiffeuse recevra un salaire de 3’400 voire même 3’000 francs durant la première année après son apprentissage si le chiffre d’affaire est insuffisant. Les salaires de la coiffure sont nettement en deçà des salaires pratiqués dans d’autres branches de service. Ces bas salaires sont à mettre en perspective avec le fait que les emplois dans la coiffure sont occupés à 90 % par des femmes. Indéniablement, l’inégalité salariale entre hommes et femmes persiste, puisque des métiers occupés essentiellement par des femmes sont encore insuffisamment rémunérés. Preuve en est : les salaires de la coiffure, (profession exercée majoritairement par des femmes) sont bien inférieurs aux salaires pratiqués dans des secteurs similaires mixtes ou majoritairement masculin.
Pour toute question complémentaire, nous vous encourageons à contacter directement le secrétariat syndical au 022 818 03 00 ou vous rendre à l’une des permanences du secteur.